L’art de rue ou street art n’est pas qu’une l’expression d’un individu ou d’un groupe ; il montre aussi des histoires, moments et personnages qui racontent qui nous sommes et quels sont nos rêves en tant que peuple. A Buenos Aires, chaque jour voit apparaître de nouveaux muraux et autres créations sur les façades, les murs et même les stores de la ville. Il y a une longue histoire derrière chaque mural. Accompagnez-nous dans cette aventure dans les rues porteñas.
Le match de GordoPelota – La Boca
Ce mural, qui fait partie d’une série d’œuvres, se situe à deux rues de la Bombonera. Les dessins de Martín (aujourd’hui « GordoPelota ») s’inspirent un peu du style de Fernando Botero et de ses personnages aux lignes généreuses. Mais sa plus grande source d’inspiration reste la culture footballistique argentine. Le mural qui nous intéresse évoque le match qui a offert la Copa Libertadores à Boca Juniors en 2000. Martín avait 14 ans et c’était sa première fois dans le stade de Boca. Une fête qui est passée entre les gouttes. En effet, la pluie tombait drue ce jour-là à Buenos Aires. Le brouhaha, la musique et les chants sont immortalisés dans cette œuvre pleine de passion.
Localisation: Martín Rodríguez et Suárez – La Boca
Le dragon de Lean Frizzera y Spok – Palermo Soho
« L’hydre est un personnage de la mythologie grecque que je dessinais tout le temps quand j’étais petit. Adulte, j’ai commencé à regarder les dessins de mon enfance pour m’aider à concevoir des muraux géants, et c’est là que ce personnage est réapparu. » Voilà comment Lean Frizzera explique la genèse de cette hydre contemporaine, mythique mais également un peu humaine, qui se brosse les dents au-dessus de l’avenue Córdoba. C’est une œuvre iconique du fait de sa localisation et parce qu’elle fait partie du Proyecto Dúo qui réunit deux artistes qui n’avaient jamais peint ensemble pour s’attaquer à des murs de grand format. Ici, Frizzera et l’artiste espagnol Spok.
Rues : avenue Córdoba et Malabia
Intervention sur stores à Once
Donner envie aux porteños de fréquenter ce quartier, faire en sorte que le coin ne souffre plus de l’insécurité ambiante et se transforme en un espace faisant la part belle à l’art… Voilà l’objectif qui a présidé à l’intervention de 15 artistes sur les stores de Once. Les thèmes de toutes les œuvres sont liés à l’histoire du quartier : depuis l’époque où la Plaza Miserere était un abattoir jusqu’à aujourd’hui, sans oublier certains passages obligés comme l’emblématique chanson « La Balsa », composée dans le bar de la Perla. Parmi les artistes qui ont participé à l’aventure, il y a Segatori, Nora Basilio, Ignacio Pomilio, Darío Parvis et d’autres muralistes. Le passant qui emprunte régulièrement la rue Castelli, par exemple, apprécie le moment où les commerces baissent leurs stores personnalisés, quand l’agitation cède le pas à une excursion poétique.
View this post on InstagramClases de vuelo por @martin_agazzi. Floten felizmente hacia el fin de semana. #ProyectoPersiana
Rues : Castelli et avenue Corrientes
Ours pour oeil d’Alfredo Segatori – Palermo Hollywood
En 2015 l’organisation Greenpeace a demandé au célèbre muraliste Alfredo Segatori de produire une grande œuvre pour impressionner le public tout en le sensibilisant. L’objectif était de « rendre visible ce qui est invisible » et de hausser le ton face au changement climatique. Avec la participation de plusieurs artistes et volontaires un mural a été réalisé en quelques jours. Il s’étend sur l’avenue Juan B. Justo à hauteur de Palermo Hollywood. Segatori a également commis le mural individuel le plus grand du monde (2002 m2) à La Boca en hommage à l’artiste Benito Quinquela Martín. Mentionnons aussi une autre de ses œuvres, à base de matériaux de récup’, que l’on peut voir sur la façade du bar Desarmadero à Palermo.
Rues : avenue Juan B. Justo et Nicaragua
Gustavo Cerati à Agronomía
En 2017 un mural a été inauguré en hommage au musicien argentin Gustavo Cerati qui relie les quartiers Agronomía et Villa Devoto. C’est intéressant parce que le bénéficiaire de cet hommage a été désigné par un vote populaire sur internet. Dans le quartier de son enfance, il n’est pas rare de tomber sur des allusions poétiques évoquant la vie du musicien. Si vous ne nous croyez pas, partez à la recherche de l’hypnotisant mural « secret » qui se trouve dans un collège historique de la zone… Et prévenez-nous quand vous l’avez trouvé !
Rues : avenue Beiró et voie ferrée de l’ancien chemin de fer Urquiza