Le street art est une tendance en pleine progression à Buenos Aires à tel point que nous sommes parmi les villes qui ont le plus de muraux d’Amérique latine.
Cette expression artistique date du temps des cavernes et continue à se développer 9000 ans plus tard. Avec toujours plus de force, du moins à Buenos Aires.
A tel point que notre pays a donné naissance à un tas d’artistes de rue qui ne se contentent pas de peindre nos rues et nos murs mais sévissent dans le monde entier. Cela dit, il n’y a pas que des Argentins qui ont laissé des traces sur les murs : dans cette liste, nous passons en revue les cinq artistes de street art les plus connus qui ont marqué la ville de leur empreinte.
MARTIN RON
On le considéré comme l’un des meilleurs muralistes du monde, d’après la revue new-yorkaise « art democracy » qui l’a intégré à son classement.
Il s’est fait connaître internationalement en 2013, quand le collectif Street Art London l’a sollicité pour peindre des muraux dans la capitale anglaise. Il n’a pas arrêté depuis, entre l’Angleterre, la Russie, la Malaisie, le Qatar, entre autres.
Mais c’est Buenos Aires qui abrite la plupart de ses oeuvres.
Ces dernières années, on retient surtout celles du quartier de Villa Urquiza (Rivera et Holmberg), l’ensemble du quartier de La Boca, et celui de l’Hospital de Clínicas, l’un des trois muraux de cinquante mètres commandés par la AMIA pour rendre hommage à cette institution qui a reçu la plupart des victimes de l’explosion, il y a vingt-cinq ans.
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ALFREDO SEGATORI
El Pelado, c’est ainsi qu’il signe ses oeuvres, a décroché le record Guinness du mural le plus grand du monde, dans le sud de Buenos Aires, à Barracas.
Ce “muraliste de la city porteña”, comme il se définit dans sa bio Instagram, est l’un des grands artistes made in Argentina.
Il est actuellement en charge de l’organisation de « Lunatica », une expo réalisée sur le Paseo de las Artes – dans le quartier de La Boca – qui a pour particularité qu’elle se fait en voiture ou virtuellement pour s’adapter à la situation sanitaire.
En plus de gérer l’organisation de cette évènement jusqu’en avril, Segatori est en train de terminer son dernier mural, dédié à Maradona, « San Diego de la Boca », qu’il a commencé à peindre le jour même de la mort de l’idole populaire. L’hommage d’une star à une autre star.
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NASE POP
Daniel Stroomer, tel est le vrai nom de cet artiste hollandais qui, par amour, habite Buenos Aires depuis presque dix ans.
Né en 1982, sa carrière artistique a commencé en mode graffiti avant d’explorer le dessins, les peintures et les muraux, toujours avec des bases en forme de design typographique et de structures en 3D.
Si son agenda est divisé entre Buenos Aires et l’Europe, une grande partie de ses oeuvres se trouve ici à la portée de tous : l’esplanade de la station de métro Facultad de derecho, le pont Arenales de Alto Palermo (sa préférée) et la station de train Aristobulo del Valle de Vicente Lopez, sont simplement quelques-uns des murs porteños que Stroomer a décoré.
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EL MARIAN
El Marian, c’est ainsi que se fait appeler dans le monde du street art le muraliste Mariano Antedomenico. Natif de Villa Pueyrredón, ses oeuvres se caractérisent par une critique sociale très engagée. Voilà ce qu’il déclare : « je peins les choses que je n’aime pas voir et je les rends belles mais elles ne le sont pas« .
C’est ainsi que el Marian a fait partie des trois artistes sélectionnés pour peindre les façades de l’hospital de clinicas, avec Martin Ron et Mariela Ajras. Son gigantesque mural représente la scène vécue le 16 juillet juste après 9h53 et on peut la voir sur l’Avenue Cordoba à trois rues de distance.
Un autre mural qui est devenu iconique ces derniers jours : le visage de Diego Maradona, qu’il a peint autour du stade d’Argentinos Juniors et qui, après la mort du footballeur, a été transformé en autel par les fanatiques de « Diego ».
Ce qui surprend peut-être le plus chez cet artiste porteño né en 1982, c’est sa versatilité. Même s’il s’agit d’un artiste reconnu au niveau international, il n’a jamais cessé de peindre dans son quartier ni de soutenir des projets sociaux. Ainsi, il fait rentrer le street art dans les quartiers les plus déshérités de la province de Buenos Aires.
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SEBA CENER
Sebastian Oyarbide, un jeune de Tandil de 25 ans est tout jeune comparé à la reconnaissance internationale dont il dispose déjà. Il a participé à un projet nommé “Diversité dans les rues”, où plusieurs artistes de rue ont peint des muraux intégrant les problématiques de genre dans différents pays d’Amérique latine, dont l’Argentine, et aux Etats-Unis. Il a aussi été sollicité par le HCR, l’agence des Nations-Unies qui s’occupe des réfugiés. Ce qui lui permet de réaliser des muraux d’athlètes syriens dont les vies ont été sauvées grâce au sport. Tout cela dans le cadre des Jeux olympiques de la Jeunesse de 2018.
Il a aussi fait partie du projet “Paredes que buscan” une initiative de l’ONG Missing Children Argentina pour peindre sur les murs les visages des enfants disparus.
Au niveau international, on peut voir ses oeuvres dans les villes du Chili, Brésil, Pérou, Hongrie et Etats-Unis. En Argentine, elles sont surtout à Tandil, sa ville natale, et Buenos Aires.
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