Tu entres chez Hacienda et immédiatement ton regard est attiré vers le haut : le plafond double, voire triple hauteur donne une impression d’espace et de liberté de mouvement qui surprend un peu, dans le bon sens, mais qui fait sensation parmi les cafés situés autour de la Plaza Armenia. Et ton regard reste encore un peu fixé dans les hauteurs : peu importe le torticolis quand tu peux admirer une structure artistique de 1200 pièces fixée au toit et digne d’une expo temporaire au centre culturel de Recoleta ou au MamBA.
Puis ton regard descend lentement et ta nuque se détend : tu observes rapidement la grande salle et découvres qu’il y a un étage, une sorte de loft plus petit, qui offre davantage d’intimité et la possibilité d’admirer le local depuis un petit balcon. En-dessous, dans un coin bien au fond, il y a aussi deux petits hamacs blancs.
Tu as fondu si vite sur les hamacs pour te balancer à la coule que tu en as oublié que tu étais d’abord venu pour boire un café. Tu n’as même pas jeté un œil sur le menu. Du coup, tu t’approches du comptoir où on te reçoit avec des sourires et un peu de patience aussi. Au menu : du café de spécialité avec des grains du Brésil et de Colombie. Tu établis un contact visuel avec l’énorme gâteau « Hacienda » fièrement exposé sur le comptoir – un gâteau à la crème, à la bière et au café – mais tu es un peu timide alors tu commandes plutôt un toast à l’avocat ou des œufs brouillés. Le gâteau, ce sera pour la prochaine fois.
Les proprios étant Vénézuéliens, il est aussi possible de goûter des spécialités de là-bas comme les « golfeados » qui ressemblent aux rouleaux à la cannelle mais sont en réalité très différents : fromage, sucre de canne complet et une touche d’anis. De fait, ces gens-là avaient une petite entreprise de torréfaction au pays et ils produisaient du café des Andes vénézuéliennes (le proprio rêve d’ailleurs de vaincre les obstacles administratifs de la bureaucratie argentine pour proposer ici, parmi tant de grains colombiens, un peu de ce café vénézuélien dont il est si nostalgique).
Celle qui écrit cet article a déjà goûté le flat white, le latte, le chocolat chaud et même le chocolat froid. Sans oublier les milk-shake aux fruits. Tout a été dûment validé. Mais s’il faut distinguer quelque chose de chez Hacienda, ce ne serait pas la qualité du café (qui est pourtant excellent). C’est que la concurrence fait rage : on trouve beaucoup des meilleurs cafés de la ville dans les quelques rues aux alentours.
Ce qui ressort, c’est l’hospitalité. Dès le départ, il y a une vraie volonté de faire en sorte que le visiteur se sente bien : le service, la déco avec une grande attention prêtée au moindre détail, la variété du menu, les différentes ambiances, le fait de pouvoir rester travailler sur son ordi pendant des heures ou discuter avec une copine sur le trottoir…sans se sentir obligé de commander autre chose ou de libérer la table. L’hospitalité de la maison vénézuélienne.
Hacienda Coffee Company
Armenia 1929 – Palermo Soho
Tel : 4492-5520
Du mardi au dimanche, de 9h à 21h
Prix : $ $
* Traduction Nicolas Zeisler