Une nouvelle fois, le Malba (Musée d’Art Latino-américain de Buenos Aires) surprend avec une magnifique expo intitulée « Anthropophagie et Modernité. Art Brésilien de la Collection Fadel ». L’exhibition nous plonge dans l’art brésilien du début du vingtième siècle grâce à une sélection soignée de tableaux présentés chronologiquement. De quoi assister à la progression et à la maturation artistique de cette nation fascinante.
L’exposition tourne autour de deux concepts fondamentaux. D’abord, celui de « modernité », sur lequel se sont successivement construites les avant-gardes brésiliennes. Ces dernières cherchaient à changer les codes artistiques, à revitaliser la perception du spectateur et à bouleverser la façon de créer une œuvre. Ensuite, le concept « d’anthropophagie », qui a servi de base pour revaloriser le patrimoine indigène et métis du pays. Bien que de nombreux artistes brésiliens se sont rendus en Europe pour assister et s’inspirer de l’éclosion des avant-gardes outre-Atlantique, aucun d’entre eux n’a voulu copier ces mouvements. Bien au contraire, ils ont pris conscience que le Brésil n’était pas une nation européenne mais un conglomérat d’éléments divers rassemblés par une chaleur et une tradition communes. L’anthropophagie, une pratique qui fut tout autant diabolisée que les communautés indigènes, s’est transformée en une métaphore parfaite pour représenter la déglutition des éléments étrangers puis son appropriation postérieure au sein d’une nouvelle organisation dotée de sa propre identité.
Les cent-cinquante œuvres proviennent de la Collection Fadel, sans doute l’une des collections d’art brésilien les plus complètes au monde, avec un patrimoine d’environ trois mille œuvres. Le spectateur pourra suivre un parcours jonché d’explications bien senties, depuis les artistes modernistes du début du siècle jusqu’aux constructivistes, néo-constructivistes et à l’art engagé, en passant par l’art abstrait et le mouvement informel. Vous trouverez plus d’une pépite au deuxième étage du musée. Par exemple « El Lago » ou « Morro da Favela » de Tarsilla do Amaral qui retiennent l’attention avec leurs couleurs vives, leur volume et la simplicité de leur trait. Sans oublier les œuvres géométriques et abstraites de Helio Oiticica ou les « Bichos » de Lygia Clark. Ne manquez pas, dans la section consacrée à l’art informel, les peintres d’origine japonaise, influencés par la pensée zen et dont les peintures sont étonnamment expressives et puissantes.
Par ailleurs, la collection permanente du musée est riche en tableaux argentins, brésiliens et de toute l’Amérique latine. Vous l’aurez compris, vous vous devez de découvrir les trésors du Malba comme sa dernière expo sur l’art du Brésil. Après quoi, vous pouvez chosiir de déjeuner ou goûter au pain quotidien.
« Anthropophagie et Modernité. Art Brésilien de la Collection Fadel » au MALBA
Av. Figueroa Alcorta 3415 – Palermo
Tel : 4808-6500
Du jeudi au lundi, de 12h à 20h. Mercredi, de 12h à 21h.
Entrée générale : AR$100. Etudiants, enseignants et retraités : AR$50. Enfants de moins de cinq ans : gratuit. Personnes avec handicap : gratuit.
Jusqu’au 26 février 2017