Vous avez aimé Los Divinos ? Vous allez adorer Las Divinas ! Au-delà du changement de sexe, il y a eu changement de lieu. Un déménagement de l’ordre du raisonnable, quelques pâtés de maison (toujours à Palermo) synonyme d’un énorme gain de place. De quoi caser un bar, quelques grandes tables communes, des banquettes, une table de ping-pong, une cave à vin et bientôt à fromage. Sans oublier un nombre incalculable de bouteilles. Et l’agréable impression qu’il y a beaucoup d’espace et d’espaces différents.
Los Divinos a fermé en mai 2018. Ce bateau géré par un seul capitaine avait le vent en poupe. Alors pourquoi mettre la clé sous la porte ? Pour le panache, eh patate ! Car de panache, le patron, Nicolas, n’en manque pas. Son idée pour ce nouveau projet ? « Un classique qui dure cinquante ans ». C’est que l’endroit a une histoire. Jadis marché couvert, il a ensuite abrité un atelier mécanique et une fabrique de bougies. Alors le Nico a enfilé le bleu de chauffe pour faire tomber les murs et retrouver l’espace originel. Pendant des mois, il a rangé, scié, poncé, martelé, dératisé, refait le sol, soulevé des caisses, cloué, nettoyé et descendu de temps en temps un ch’tit canon pour se réchauffer le cœur et l’âme. Et se donner du courage.
Le résultat est à la hauteur des efforts consentis. L’hommage au marché couvert est perceptible dans un tas de détails qui sont autant de petits poèmes et de bonnes raisons d’explorer le lieu sous toutes ses coutures. Mention spéciale aux vertes colonnes dont la couleur varie selon la lumière du jour. Et à la poutre qui soutenait la mezzanine de Los Divinos dont on retrouve un morceau devant les toilettes de Las Divinas. Ce diable d’homme a pensé à tout : l’espace est entièrement modulable grâce à un habile système de poulies et de petites roues. « Tout ce qui n’est pas collé au mur est susceptible de bouger. Je voulais créer un endroit qui change constamment, comme un marché qui évolue selon les arrivages », confie-t-il.
Des centaines de bouteilles vous attendent pour des soirées bien arrosées. Que du vin naturel, 100 % garanti sans gueule de bois, « mais qui donne de l’émotion ». Ces bouteilles pleines du sang de la terre ont toutes été soigneusement sélectionnées auprès de producteurs locaux de la connaissance du patron. Même limonade pour les fromages et la charcuterie. Comme aux Divinos ? Certes, mais ajoutez-y aussi une cuisine de bistrot parfaite pour accompagner les vins : un petit salé mis en sel pendant deux semaines et qui, en une bouchée, vous transporte dans la France de Jean Ferrat, des poireaux vinaigrette, des asperges aux œufs mollets, des rillettes de cochon et de poisson, des crêpes et des galettes bretonnes. Et puis un plat du jour, du genre populaire, qui mijote dans la marmite.
Las Divinas est un secret relativement bien gardé. On n’y pénètre que sur invitation du patron. Pour obtenir le sésame, il faut lui envoyer un message whatsapp ou un mail. On peut y aller seul ou en groupe avec la certitude de faire de belles rencontres, car « le vin, c’est du partage ». Et de l’amitié.
Et après ? Eh bien, vous pouvez continuer votre divine soirée en voguant jusqu’à la Esquina Libertad. Et prolonger les discussions entamées à Las Divinas tout en variant les plaisirs autour d’une bonne bière fraîche.
Las Divinas
Adresse sur demande – Palermo
Tél : 15 6580-6492 (whatsapp)
Mail : eldealerdivino@gmail.com
Du jeudi au samedi à partir de 19h, uniquement sur réservation. Paiement seulement en espèces.
Prix : $ $