Parmi les activités les plus intimidantes à entreprendre à Buenos Aires, il y a entre autres : se lancer sur la piste de danse d’une Milonga, s’improviser asador pour des amis argentins, ou encore, simplement, monter dans un “colectivo” pour la première fois. Mais rien de tout cela ne paraît, à première vue, aussi périlleux que de prendre le volant au milieu de la circulation porteña.
Pour un œil non entraîné, celle-ci paraît aussi chaotique que dangereuse. C’est même l’une des premières choses que l’on remarque en arrivant en Argentine, lorsque l’on prend place dans un taxi pour le trajet aéroport d’Ezeiza – centre ville de Buenos Aires. Les vieux tacots cohabitent avec les 4*4 derniers cris sur des routes à l’entretien incertain, le tout à des allures très différentes et selon des règles qui paraissent parfaitement erratiques.
Aussi, ce n’est pas sans une certaine appréhension que l’on s’installe au volant d’une voiture pour s’aventurer au milieu du flot incessant du trafic automobile de la capitale argentine. Voici quelques enseignements tirés d’un retour d’expérience de nature à vous permettre de survivre au milieu de cette jungle automobile.
Prêts ? Feux, Partez !
1. Gardez vos feux allumés en permanence !
Première chose à savoir : les règles sont globalement les mêmes qu’en France (priorité à droite, dépassement par la gauche etc) ce sont les manières de les appliquer qui diffèrent. Nous allons y venir.
Une exception tout de même : il faut garder ses feux allumés en permanence, de jour comme de nuit. Dont acte. Mettez le contact, allumez vos feux et engagez-vous.
2. La priorité à droite, une notion toute relative
Malgré l’existence des différentes règles de priorité, le conducteur argentin ne vous pardonnera pas une hésitation. S’il perçoit comme l’esquisse d’un doute chez le conducteur opposé, il n’hésitera pas à griller la priorité.
Moralité, si vous voulez avancer, soyez prudents certes, mais sachez faire valoir vos droits, car personne d’autre ne le fera pour vous ! (Il existe toujours la possibilité d’attendre patiemment qu’il n’y ait plus que vous au croisement, mais compte tenu de la densité de la circulation à Buenos Aires, ça ne risque pas d’arriver très souvent !).
3. Le piéton, un laissé pour compte consentant
Laisser passer les piétons à Buenos Aires peut s’avérer contre productif. Comme toujours, ça dépend de la situation, mais le plus souvent le porteño ne s’attend pas à ce que vous vous arrêtiez, même devant un passage piéton. Aussi, si vous vous décidez à laisser passer un piéton, vous risquez de créer plus de confusions qu’autre chose. Ceci étant dit, n’écrasez pas quelqu’un qui s’est déjà engagé à traverser !
4. Les “Colectivos”, rois de la chaussée
Un peu comme en France, les transports collectifs ont souvent la priorité. Mais à Buenos Aires, ils vous le feront sentir encore plus qu’ailleurs et n’hésitent pas à entreprendre des dépassements osés pour ne pas dire franchement dangereux. Laissez toujours autant de place que possible aux colectivos et n’allez pas jouer au plus “boludo” avec eux… votre carrosserie ne s’en portera que mieux.
5. Sur les voies rapides, restez serein et attentif
La partie peut-être la plus impressionnante de la circulation de la capitale argentine réside dans ses immenses axes reliant Buenos Aires à ses différentes banlieues et au-delà au reste du pays, comme la Panamericana.
Ces autoroutes géantes comptent parfois 5 ou 6 voies de circulation différentes, on y roule vite, on s’y insère, on s’y dépasse et on en sort de manière à peu près aussi ordonnée que dans un virage à la Bombonera ou au Monumental. Néanmoins, pas de panique, si l’on reste attentif et prudent, tout se passe très bien.
C’est dans ces situations-là que l’on s’aperçoit que le conducteur moyen argentin est globalement à l’aise au volant et attentif. Même s’il y a une quantité non négligeable d’apprentis Fangio qui prennent des risques inconsidérés, les autres usagers de la route sont en règle générale alertes et réactifs. Moralité, en restant tranquillement sur sa voie et en gardant les yeux bien ouverts, on s’en tire très bien. Les adeptes du slalom vous dépasseront a priori sans que vous n’ayez à faire grand chose.
6. Le dépassement s’effectue par la gauche… en théorie
Même si en théorie les dépassements s’effectuent par la gauche, il arrive très souvent que si vous tardez un peu à vous ranger les véhicules les plus rapides vous dépassent par la droite. Donc, si vous voyez arriver un bolide dans votre rétroviseur et que vous n’avez pas eu le temps d’anticiper et de vous rabattre, il vaut mieux parfois ne pas bouger puisque le conducteur en question vous dépassera d’une manière ou d’une autre sans vous laisser le temps de réagir, et n’hésitera pas, pour ce faire, à utiliser la voie de droite.
7. Attention à l’état des routes
En plus de tout ce que l’on vient de dire, l’état des routes argentines incite également à la vigilance. Il n’est pas rare de voir de gros nids de poules au milieu d’une deux fois deux voies. Même si c’est surtout vrai lorsqu’on s’éloigne un peu plus de Buenos Aires.
8. Attention tout court !
Bref, plus qu’ailleurs il faut être hyper vigilant lorsque l’on prend le volant à Buenos Aires, le danger pouvant venir de la route, des usagers de devant, de ceux de derrière, des bus, des taxis, des motos etc. Et il est bon de se rappeler que le taux de mortalité sur la route est trois fois plus élevé en Argentine qu’en France.
9. Bonne route quand-même !
Cela étant dit, si l’on est bien éveillé, alerte et détendu, tout devrait bien se passer. Et il serait dommage de se priver du plaisir d’un week-end à la campagne ou au bord de la mer juste par crainte de se frotter à la circulation argentine !
Bonne route !
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