SE LOGER À BUENOS AIRES

À la recherche d’une colocation ou d’un appartement à Buenos Aires ? Notre équipe vous aide à trouver rapidement un lieu qui correspond à vos critères (style, quartier, budget, …)

Miss Bolivia, reine de la cumbia-hiphop

Avec un nom qui ne passe pas inaperçu, un son original et renversant et une fusion de rythmes qui nous collent à la peau, Paz Ferreyra alias « Miss Bolivia », chanteuse, Dj, productrice de cumbia, hiphop, reggae et dance hall, présente son nouvel album « Miau » à Buenos Aires.

Miss Bolivia, raconte-nous comment est né le projet « Miau » (« Miaou ») et de quelle manière le titre représente ce que tu transmets à travers ta musique.

Le projet « Miau » est né il y a presque deux ans avec la première chanson « Noche Polar » (« Nuit Polaire »), après mon premier album « Alhaja ». L’idée m’est venue lors d’une tournée au Brésil, j’allais l’appeler « Quilombo » (« Bordel ») mais un collègue que j’apprécie beaucoup avait déjà choisi ce titre pour son disque. J’ai donc préféré l’appeler « Miau », une onomatopée animale, féline, qui ne connaît ni traduction ni langue… Un son qui peut être sensuel, violent, agressif ou fragile, selon le contexte. « Miau » est un mot très utilisé para ma meilleure amie et avec ce mot, on se comprend très bien, inutile d’en ajouter plus. Finalement, on est tous un peu « gato » (Ndlr : « affectueux/se ou allumeur/se », selon le contexte), n’est ce pas ? (Rires).

L’originalité de ton art repose sur l’incroyable fusion de styles et rythmes différents. Par exemple, dans « Caprichosa » (« Capricieuse ») on retrouve du funk/rock et du rap. Que peux-tu nous dire à propos de cette diversité et quels seraient les nouveaux sujets et influences de cet album ?

Je crois en la tolérance et l’inclusion par dessus tout, comme forme de vie, ensuite je le transcris à ma musique. Cela n’a pas été évident de vaincre les préjugés, de rendre l’auditoire plus flexible et de cultiver la tolérance stylistique du grand public, qui ne veut pas toujours sortir de son « tupperware » puriste. Je suis curieuse par nature et ce purisme m’ennuie. Je crois que les différents styles doivent dialoguer entre eux, s’enrichir, s’oxygéner, inclure de nouvelles narrations, plus actuelles, qui parlent de ce qui se passe ici et en ce moment. Dans le cas contraire, cela revient à condamner à mort les différents styles de musiques.

La fusion de rythmes va de pair avec cette conception trans-stylistique. Le résultat est bien plus qu’un « copier-coller », c’est un dialogue organique et respectueux qui défie le temps et l’espace et rend hommage aux différentes générations.

Dans « Tomate el palo » (« Casse-toi »), je raconte une trahison d’amour qui semble sortie tout droit d’un feuilleton, j’aurais préféré ne pas tomber dans le mélodrame, mais c’est justement ce que j’ai vécu! (Rires) Dans « Noche polar » je parle du véritable amour, dans « Caprichosa » de ce que j’ai envie (ou pas!) de faire. Dans « Rap para las Madres » (« Rap pour les Mères », en référence au Mères de la Plaza de Mayo), je souligne depuis ma propre expérience le manque d’information au sujet de la dernière dictature. J’ai écrit les paroles pour combler cet atroce silence. Je parle de mon engagement social comme dans « Ya Probé » (J’ai déjà essayé). « María José » évoque  l’homosexualité et « Tan Distintos » (« Tellement Différents ») la tolérance.

Tes paroles ont toujours quelque chose de contestataire, des messages forts qui incitent au changement social. De quelle manière sens-tu que ta musique est connectée aux conflits sociaux ?

Au niveau du contenu, cet album est plus autobiographique et militant à la fois (que le précédent). Il est moins neutre et naïf. Je crois qu’il est temps de prendre position et d’éviter de dire à l’autre ce qu’il doit faire et penser. « Miau » est un engagement social. Je pense qu’il y a de nouvelles formes d’engagement, que la contestation et la poésie peuvent marcher main dans la main, sans pour autant perdre leur force d’action. Je crois en la capacité de militer à travers sa propre histoire. Je peux parler de la dépénalisation du cannabis, de la légalisation de l’avortement et de la dictature militaire, depuis ma propre expérience, sans baratiner. Depuis ma position, ici et maintenant.

Écouter l’album

 

Articles recommandés

12,699AbonnésJ'aime
12,012SuiveursSuivre
1,506SuiveursSuivre

NOS BONS PLANS DU WEEK-END

Concerts, expos, excursions... Reçois chaque semaine les meilleurs plans de Buenos Aires !