Présentation détaillée des principaux logements typiquement argentins.
PH, casa chorizo, conventillo… Il n’est pas toujours évident de décrypter les petites annonces immobilières sans connaître ces logements typiquement argentins. Petit lexique du logement porteño.
La casa chorizo, la maison porteña des années 1880-1930
À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, l’augmentation rapide de la population porteña liée aux vagues d’immigrations européennes a entraîné une modification des logements urbains. Les manzanas (pâtés de maison) sont subdivisés en parcelles étroites et longues, d’environ 8 mètres et demi. C’est sur ces parcelles que la casa chorizo est apparue.
Ce style de maison consiste en une succession de pièces d’environ 4 mètres sur 4, articulées autour d’une galerie ou d’un patio extérieur. Les pièces de service comme la salle de bain et la cuisine sont plus petites et souvent situées en fond de cour. Les maisons chorizo ont souvent conservé leurs caractéristiques d’époque, comme les moulures et les parquets.
À l’origine, la casa chorizo a été pensée pour accueillir une famille. Avec l’expansion démographique, elle a été souvent divisée en appartement, les fameux PH.
Pour visiter une casa chorizo : rendez-vous à la Casa de los Ezeiza, pasaje de la Defensa à San Telmo.
PH pour « Propriété Horizontale »
Derrière le porche d’un immeuble ancien se cache parfois un très long couloir extérieur, distribuant des mini-maisons d’un seul étage articulées autour d’un patio central ou d’une galerie. Ce sont les PH (prononcer « pé-atché »), un style d’appartement typiquement argentin.
Souvent issues d’anciennes maisons chorizos, les PH ont le charme de l’ancien et des hauts plafonds. Ils sont particulièrement appréciés pour leur espace extérieur (galerie ou patio distribuant les pièces) et leurs pièces d’une superficie plus importante que les appartements modernes.
Les PH rénovés permettent en général d’accéder d’une pièce à l’autre par l’intérieur, mais certaines constructions ont conservé la distribution d’origine uniquement par l’espace extérieur.
Le conventillo, l’habitat populaire porteño
Le conventillo est un habitat collectif populaire argentin. Le premier conventillo est apparu à Buenos Aires en 1785. Un siècle plus tard, on comptait 1770 conventillos dans la capitale argentine.
Il s’agit d’une maison collective où vivent plusieurs familles. Les chambres sont privées, et les pièces de service et le patio sont d’usage collectif.
Aujourd’hui, on trouve encore des conventillos traditionnels en fonctionnement notamment dans le quartier de la Boca. On peut louer une chambre, ou acheter un pourcentage d’un conventillo pour en devenir co-propriétaire.
La casa cajón, le compact des années 1950
À partir des années 1930, la casa chorizo a été remplacée par le développement d’un nouveau modèle d’habitat : la casa cajón.
Plus compact pour faire face à l’expansion démographique urbaine, la casa cajón ne s’embarrasse plus de couloir : l’espace est un rectangle divisé en quatre, auquel on greffe parfois un lavadero (buanderie) extérieure ou un porche. Les hauts plafonds disparaissent, ainsi que l’espace extérieur.
Si l’appellation a disparu dans les annonces immobilières, ce type d’aménagement est facilement reconnaissable lors de la visite d’un appartement.
Le petit hôtel, la maison bourgeoise à un étage
Le petit hôtel n’est pas un hôtel de petite taille, mais bien une expression désignant un hôtel particulier. Toujours pour répondre au besoin d’espace dans la capitale, cette maison bourgeoise à un étage a remplacé la maison en forme de peigne.
Derrière une façade cossue, se cachent deux niveaux d’habitation, auxquels étaient parfois ajoutées des chambres dans les combles pour le personnel. Derrière la maison, on trouve souvent un jardin ou un grand patio.
Aujourd’hui, ces maisons sont louées ou vendues entières à usage d’habitation ou de bureaux, ou parfois subdivisées en appartements cossus. Les matériaux de l’époque (parquet, marbre) sont en général rénovés pour conserver le charme ancien des propriétés.
Le depto : du monoambiente au multi-ambiente
En Argentine, inutile chercher un apartamento ou un piso, cela n’existe pas! Pour trouver un appartement classique, il convient de se tourner vers le departamento ou depto pour les intimes.
Les petites annonces immobilières dansent la valse du jargon : PB pour planta baja (rez-de-chaussée), frente pour un immeuble sur rue, monoambiente pour un studio ou 2 ambientes pour un deux-pièces, etc.
Autre subtilité : le contrato escalonado est un contrat de location de deux ans dont le loyer est révisé automatiquement tous les semestres, selon un pourcentage établi en avance, en fonction de l’inflation.
Et en dehors de la ville…
Dans la province de Buenos Aires ou dans l’intérieur du pays, l’habitat change radicalement. Les superficies du terrain s’agrandissent et les maisons aussi.
Dans les barrios cerrados ou countries, des maisons cossues et modernes sont occupées le week-end ou pendant les vacances par de riches propriétaires, friands de ces espaces résidentiels de luxe avec services.
Dans la campagne, les quintas sont des maisons de campagne, parfois de pierre, parfois en matériau léger, utilisées pour la détente ou plus rarement en habitation permanente. Elles sont construites sur des terrains de moins de un hectare. Elles sont parfois transformées en posadas pour accueillir les voyageurs. Enfin, les estancias sont les propriétés les plus grandes d’Argentine, dont les bâtiments sont entourées d’hectares de champs pour l’élevage d’animaux ou l’agriculture.
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