Buenos Aires, 1957.
Perón a été chassé du pouvoir et exilé en Espagne. C’est la dictature, et dans la capitale, on n’a plus même le droit de citer son nom. Alors que des groupuscules fascistes font la loi en tuant impunément, la fugue d’un lion de cirque occupe la une des journaux.
León Ferrara, pickpocket talentueux, mène une vie discrète et solitaire dans une pension de famille du quartier de Flores, sans plus d’ambitions que d’aller briller sur les pistes de tango les samedis soirs.
Leon Ferrara n’était pas un lion ni n’en avait l’aspect; il était plutôt une souris ou, si l’on préfère, un lapin, à cause de sa mobilité et parce qu’il ouvrait les portefeuilles volés dans le métro, le tramway ou le trolleybus avec ses dents, plates et carrées, dont il prenait grand soin. C’était sa façon de rendre grâce à la chance.
León sera embarqué malgré lui dans une sombre histoire dont les desseins le dépassent : assassinats, vengeances politiques, et espions aux accents étranges, dont une femme à la beauté peu commune. Et un lion perdu au milieu de tout ça, cherchant le chemin du retour et apparaissant aux moments les plus improbables.
Carlos Sampayo, romancier, scénariste de BD (que vous pouvez trouver à l’alliance française) et expert dans le genre policier (Alack Sinner, Mémoires d’un voleur de disques) dépeint une époque peu connue du pays, et peuple son récit de personnages hauts en couleurs, avec un humour décapant, bien à l’argentine. C’est un roman dont on a du mal à décrocher, vous serez prévenus..
L’année où le lion s’est echappé, de Carlos Sampayo, Editions Métailié (paru l’année 2000).