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Le Cerro Fitz Roy : un exploit franco-argentin

La capitale argentine du trekking se trouve en Patagonie. Plus précisément, dans la pittoresque bourgade d’El Chaltén. Petite, belle et charmante, débordante de brasseries, bars et cafés, la ville attire des visiteurs du monde entier, des amateurs de tourisme d’aventure ou simplement des curieux cherchant à s’approcher des paysages du sud argentin. Parmi eux : de nombreux Français qui cherchent à en savoir plus sur cette montagne, dont l’histoire implique plusieurs de leurs illustres compatriotes.

Sa facilité d’accès fait la différence par rapport à d’autres destinations de trekking. La plupart des chemins sont balisés, de difficulté faible ou moyenne. Ils n’exigent pas d’expérience préalable et, en seulement quatre ou cinq heures, il est possible de voir de près l’un des paysages les plus saisissants de la Patagonie argentine : le Cerro Fitz Roy et la Laguna de los Tres.

La randonnée reste longue. Il y a des montées, de la chaleur, du froid, et il est possible de croiser un puma. Mais tous ceux qui y vont – expérimentés et curieux, personnes de tous âges, même des enfants – se retrouvent envoûtés par ce panorama enivrant. Un lac parfois gelé, au pied d’une immense montagne qui défie la perception de l’échelle humaine.

Seuls les alpinistes professionnels peuvent accéder à la montagne – le Fitz Roy. Et ce que peu de gens savent, c’est que son sommet n’avait jamais été foulé par l’homme avant 1952, lorsque les drapeaux argentin et français ont flotté ensemble au sommet de la montagne.

Développement de l’alpinisme 

La première ascension du Fitz Roy a été réalisée par une expédition française. L’aventure a eu lieu à la suite d’une visite de Maurice Herzog en Argentine, en septembre 1951. À cette date, l’alpiniste et homme politique français avait déjà atteint le sommet de l’Annapurna (voir encadré) dans la chaîne de l’Himalaya, exploit réalisé en juin 1950. Lors de son voyage, Herzog a rencontré le président Juan Domingo Perón, sur le point d’être réélu, en novembre 1951. De cette rencontre est né l’accord de collaboration entre la France et l’Argentine pour développer l’alpinisme, et l’une des premières actions fut l' »Expédition Française aux Andes de Patagonie ».

L’Argentine s’est alors chargée de la logistique, fournissant tout le nécessaire pour que le groupe d’alpinistes français puisse atteindre la base du Fitz Roy (aujourd’hui, la zone de la Laguna de los Tres). La suite des opérations (l’ascension) serait assurée par les Français : René Ferlet, Guido Magnone, Lionel Terray, Georges Strouvé, Jacques Poincenot, entre autres (voir encadré).

Le 19 décembre 1951, le groupe s’est rendu en avion jusqu’à la province de Santa Cruz, puis en camions militaires jusqu’au bac qui leur a permis de traverser les rivières Fitz Roy et de las Vueltas (la ville d’El Chaltén est située à la confluence de ces deux rivières). De là, le chemin jusqu’à la base du Fitz Roy s’est fait par voie terrestre, à pied et avec l’aide de chevaux, ce qui a pris environ trois jours.

Après avoir franchi le Glacier de los Tres (aujourd’hui, la Laguna de los Tres), le groupe d’alpinistes a installé le premier camp de base, et l’ascension a commencé le 11 janvier 1952. La victoire serait finalement acquise 24 jours plus tard : le 2 février, à 16h40, Lionel Terray et Guido Magnone ont fait flotter les drapeaux argentin et français au sommet.

Dans les journaux de l’ascension, on peut lire des témoignages émouvants comme celui-ci : « Le spectacle est impressionnant. Nous n’avons jamais rien vu d’aussi sauvage que le Fitz Roy et ses satellites. Un premier plan presque absolument vertical se perd, là-haut, dans les nuages. Face à nous, au-dessus d’un bouillonnement de nuages agités par la tempête, le Cerro Torre et le Cordón Adela laissent, par moments, entrevoir d’immenses parois de roche et de glace d’une inclinaison inconcevable. » Inconcevable Patagonie !

[Encadré 1]

Visiter El Chaltén et le Cerro Fitz Roy 

Le plus facile est de se rendre en avion jusqu’à El Calafate, et depuis l’aéroport prendre un bus jusqu’à El Chaltén (trois heures depuis Buenos Aires). La région dispose d’une série de sentiers balisés, dont celui menant à la Laguna de los Tres. Il suffit de s’habiller avec des vêtements confortables, de préparer un sac à dos avec des sandwichs et des fruits, de louer une paire de bâtons de trekking et de suivre les indications. Le temps moyen pour l’aller-retour est de huit à dix heures. Il y a des campings pour ceux qui préfèrent faire le trajet en plusieurs jours, ainsi que des agences de tourisme qui ont accès à une route permettant de s’approcher en voiture.

[Encadré 2] 

L’ascension du sommet de l’Annapurna a fait de Maurice Herzog l’une des premières personnes à gravir une montagne de plus de 8 000 mètres. Cet exploit n’a été dépassé qu’en 1953, lorsque le Néo-Zélandais Edmund Hillary et le sherpa népalais Tenzing Norgay ont escaladé pour la première fois l’Everest.

[Encadré 3] 

Les alpinistes français 

  • René Ferlet : a participé à la première ascension du versant nord-ouest de l’Aiguille du Peigne (Alpes du Mont-Blanc, France).
  • Guido Magnone : a participé à l’ascension de la Tour Eiffel qui a été retransmise en direct en 1964.
  • Lionel Terray : auteur des Conquérants de l’inutile, livre qui a inspiré de nombreuses générations d’alpinistes. Il a participé à des ascensions au Pérou, au Népal, en Alaska et a accompagné Maurice Herzog sur l’Annapurna.
  • Georges Strouvé : cinéaste et directeur de la photographie de films de Paul Vecchiali et Agnès Varda, entre autres. Avec les matériaux audiovisuels de l’expédition, il a produit le documentaire Du Fitz-Roy à l’Aconcagua.
  • Jacques Poincenot : le campement en direction de la Laguna de los Tres et l’une des aiguilles du groupe montagneux auquel appartient le Cerro Fitz Roy portent son nom. Il a fait partie de l’expédition française et est décédé avant d’atteindre la destination, s’étant noyé en traversant la rivière Fitz Roy.
Micaela Redondo
Micaela Redondo
El acento es brasileño pero el corazón argentino. Amante de la comida, los vinos, los cafés y los paseos en bicicleta. Y, por supuesto, enamorada de Buenos Aires.

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