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Les spectacles à ne pas manquer en décembre

« Descenso », de Jorge Eiro

Dans une usine abandonnée, nous sommes plongés dans les dernières heures d’une séquestration organisée. Par un réalisme et une violence à couper le souffle Jorge Eiro nous fait vivre de l’intérieur la fatigue et les tensions d’une bande de ravisseur, avec en fond sonore un match de River Plate. Pas d’histoire, juste une situation brulante, comme une casserole sur le feu, on sait que l’eau va bouillir et l’eau passer par-dessus bord et que ça ne peut que mal finir. River descend en deuxième division et les pistolets sortent pour descendre le premier qui fera un faux pas. Un huis-clos digne d’un Tarantino dans le conurbano bonaerense. La tension est tenu du début à la fin par cinq acteurs sanguins qui font honneur à une mise en scène et une scénographie réussie. Une claque !

Vendredi à 21h00, au Teatro Beckett (Guardía Vieja 3556 – Almagro)

« Campo minado », de Lola Arias

Six vétérans de la guerre des Malouines, trois Anglais et trois Argentins qui ont fait parti de la même guerre dans un camp ou dans l’autre, sont convoqués par Lola Arias sur un set de télévision pour recréer leur guerre, explorer leurs mémoires. Trente quatre ans après, que reste-t-il dans leur tête ? Comment représenter leurs souvenirs ? Comment est la vie après la Falklands War ? Ils sont aujourd’hui professeur, psychologue, champion de triathlon, avocat, musicien dans un groupe qui reprend les Beatles ou gardien de sécurité, mais ils ont tous les six perdu des proches et risqué leur vie pour un petit caillou au milieu de l’Atlantique. Alors que le piège pourrait d’être consensuel, la pièce ne l’est pas et même si les vétérans sont tous les six sur scène, le conflit garde toute son actualité et les désaccords sont profonds. A travers ces souvenirs c’est toute la société civile qui est interpellée, dans un concert de rock improvisé ils posent la seule question qui vaille : « Have you ? ». Avez-vous pris les armes ? Avez-vous creusé des tranchés ? Avez-vous tué ? Cette pièce déjà présenté à Londres en juin et est proposée gratuitement par l’Université de San Martín (UNSAM) jusqu’au 4 décembre. Ensuite elle partira au Chili, en France et en Allemagne avant de retourner en Angleterre et certainement de revenir en Argentine. Une œuvre d’intérêt humanitaire et social, à voir et à revoir !

Du jeudi au dimanche à 21h00, au Centro de las Artes UNSAM (Sánchez de Bustamante 75 – Almagro)

« Mi hijo camina un poco más lento », de Guillermo Cacace et Ivor Martinic

LE succès de la scène alternative de Buenos Aires, depuis deux ans tous les dimanches matin la salle est pleine à 11h30 et ils remettent ça à 14h30 avec la même quantité de spectateurs. La proximité des acteurs et la simplicité du drame y est certainement pour beaucoup, l’émotion et l’empathie à la sortie de la salle est palpable. C’est l’histoire d’une famille, mais surtout d’une mère et de son fils en fauteuil roulant, sa sœur avec son copain, sa tante hystérique, sa copine qui parle beaucoup et la grand-mère qui d’invente un amant et doit marcher pour faire des exercices. Marcher, lui il ne peut pas, et il regarde cette drôle de famille depuis son fauteuil, comme si cela lui donnait une autre perspective. Les larmes aux yeux, il fête son anniversaire au milieu d’eux, ceux qu’il aime. Le texte est croate mais la famille est bien argentine, ça pourrait être celle de Esperando a la Carroza ou la famille Coleman de Tolcachir, mais c’est celle de Cacace et de son théâtre sensible où l’acteur n’a pas peur de regarder droit dans les yeux. Pour pouvoir dire : « Mi hijo, yo también la ví ! »

Samedi et dimanche à 11h30 et 14h00, Apacheta sala estudio (Pasco 623 – Balvanera)

« Les Monstres Danseurs », de Ulrico Eguizábal

Le titre est en français, et les monstres sont quatre. Tous explorent avec leurs corps la monstruosité, ce qui fait qu’ils sont humains trop humain, humain mais avec un petit truc en plus qui dérange, cyborg ou Frankenstein. L’espace est blanc immaculé, l’esthétique rappelle la haute couture, propre, épuré et stylisé, les quatre danseurs se livrent à une compétition vorace entre le Voguing et la danse contemporaine. Comme peu de création, la pièce d’Ulrico Eguizábal s’attaque au rapport de la danse au corps, et met le doigt là où ça dérange, la violence faite au corps, son érotisation, voir le sadomasochisme exercé au profit de l’esthétique du beau. Qu’est-ce qu’un monstre ? Un danseur classique ou de hip-hop ? Qu’est-ce qui fait que le monstre est monstre ? Son humanité à travers le masque ou le corps atrophié, peut être. A ne pas perdre !

Fait parti du festival de danse contemporaine du 2 au 11 décembre 2016, Centro Cultural San Martín (Sarmiento 1551 – Centro)

« La maestra serial », de Gonzalo Demaria y Martín Blanco

Déjà un classique de la cartelera porteña avec Lucila Gandolfo en tête d’affiche, ce monologue est un incontournable du théâtre de Buenos Aires. Une maîtresse qui descend directement des premières professeures de Boston amenées par Sarmiento pour civiliser l’Argentine contre la barbarie, perd son poste. En pleine rue, elle chausse des hauts talons et traverse la General Paz pour continuer sa mission civilisatrice dans le conurbano moderne. La tache est à la mesure de son ambition, éduquer les cartoneros, linyeras et autres wachiturros à casquette qui peuplent la faune argentine. La ville devient sa salle de classe, l’éducation est son champ de bataille et ses mots ont littéralement le pouvoir des balles, c’est la maestra serial. Drôle et à l’humour grinçant, la pièce aborde la problématique de l’éducation à travers un personnage tendre et pittoresque. Une incroyable prestation d’actrice !

Mercredi à 21h00, à la Carpintería (Jean Jaures 858 – Balvanera)

Photo : Descenso de Jorge Eiro (www.alternativateatral.com)

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